HISTOIRE_Commerce


Commerce maritime

Ses ports
Ses navires

Ses marchandises

Illustration projet multimédia

COMMERCE MARITIME EN BAIE DE SOMME

 

De longue date, des navires de commerce croisent dans la baie…

Par centaines se pressent, trois mâts, caboteurs et cargos…

Leur précieuse cargaison à décharger…

Ils vont et viennent…

Incessant ballet de belles silhouettes…

Nichés sur les rivages de la baie profonde,

De beaux ports de commerce…

St Valery, Le Crotoy, Abbeville…

 

St Valery, Le Crotoy, Abbeville

Autrefois, ports de commerce

 

Ports de la baie de Somme, grandeur et décadence…  Voir +

 Sel importé, Galets exportés…  Voir +

 

Il est un canal…

 

Relier la MANCHE à PARIS, une idée ancienne…  Voir +

Canaliser la SOMME, tout en longueur…  Voir +

Un bief d’exception, le canal maritime… Voir +

 

Canal de la Somme, ouvrage d’art majeur du département…

 

SAMARA, un long fleuve tranquille… Voir +

Canal de la Somme, ouvrage d’art, d’une remarquable importance…  Voir +

 

PORTS DE LA BAIE DE SOMME

 GRANDEUR ET DECADENCE

 

St Valery sur Somme, des siècles de grandeur

 

Depuis le moyen âge, St Valery accueille en son port, une multitude de navires, français comme étrangers. Cette rade naturelle au creux de la baie, protégée des vents régnants et de tempête, offre un accès privilégié aux ports fluviaux de la Somme.

© Collection Patrick VUE

René NORMAND décrit avec force cette exceptionnelle activité portuaire :

 

 « Si l’histoire civile et militaire de St Valery est écrite dans les pierres  de la ville seigneuriale, son histoire économique est évoquée par le port, ce lieu est un témoin de son ancienne grandeur. Là se succédèrent des siècles durant des cargos de toutes provenances. Les quais sont maintenant déserts, inertes au bord de bassins que ne fréquentent plus les navires de haute mer parce qu’ils sont isolés du large à la suite d’un invincible ensablement. La mémoire peut pourtant raviver de belles images devant la toile de fond que brossent de vénérables bâtisses. »

 

 

ASSOCIATION SOMME II

Le Crotoy, un temps, port commerçant

 

Dès le XII ème siècle, Le Crotoy reçoit des navires de tous les coins d’Europe. Et dès le XVI ème siècle, les navires à destination d’Abbeville y font escale. 

Situé au nord de la baie, le port du Crotoy dispose d’excellents atouts : un chenal qui, bien que divagant, se rapproche plutôt du Crotoy ; à cela s’ajoute un flot et des vents dominants qui dirigent naturellement les navires vers le port du Crotoy. 

 

M.GEOFFROY, ingénieur des ponts et chaussées, écrivait en 1874 :

 

 « Jusqu’à l’achèvement du canal maritime d’Abbeville à St Valery, Le Crotoy conserva tous ses avantages. Il recevait environ 500 navires par an, dont plusieurs tirant de 5 à 6 mètres d’eau. Mais à partir de l’époque où toutes les eaux de la Somme, jetées sous St Valery, creusèrent un chenal le long de la rive gauche, Le Crotoy commença à s’ensabler et perdit son importance. En 1862, pour préserver le port du Crotoy  d’une perte presque certaine, on construisit le bassin de chasse. »

 

 

ASSOCIATION SOMME II

Abbeville, du Guindal au Quai de la Pointe

 

Au XIIème siècle, la baie de Somme occupe un vaste territoire, l’influence d’une marée peu se faire sentir jusqu’à Pont Remy. 

Le port d’Abbeville en bénéficie.

 

A ce propos, Daniel BELLEBOUCHE écrit :

 

« La situation est propice au développement du commerce maritime et fluvial. Le port originel est au Guindal, le long du Canal Marchand. L’appellation Guindal tire son origine du cabestan (guindal, windas) servant à treuiller les marchandises sur le quai……Abbeville devient naturellement un port important au moyen âge… »

 

Sont construits le Quai St Paul et le Quai du Pont Neuf, quelque temps après, le Quai de la Pointe, tous destinés aux chargements et déchargements des navires de mer.

Mais, et oui, il y a un mais, Daniel BELLEBOUCHE poursuit :

© Collection Patrick VUE

« Ce port perd son importance notamment au XVIIIème pour retrouver un élan mais bref au milieu du XIXème grâce au Canal maritime. » 

 

 

ASSOCIATION SOMME II

©  Daniel BELLEBOUCHE

SEL IMPORTE 

GALETS EXPORTES 

 

Sel de Brouage, Marennes et La Rochelle

 

Sel

Denrée de première nécessité

Décrété monopole du souverain

1341, imposé par la gabelle

Sel

Les sauniers en récoltent l’été

De Brouage, Marennes et la Rochelle, expédié

En vrac, transporté par flottille

Sel

 Au port de St Valery, débarqué     

Par 1, 2, 3,…10 navires de 60 à 80T

Dans l’ « Entrepôt des sels », stocké près de 3 mois

© Collection Patrick VUE

Sel

Dans des sacs plombés, redistribués en nord de France

Deux années durant, séché dans des greniers à sel

Par les fermiers généraux, vendu et taxé

Sel

1790, enfin vendu librement

La gabelle, ce prélèvement félon a vécu…

© David DELANNOY

ASSOCIATION SOMME II

Galets siliceux de la baie de Somme

 

Du silex au galet

 

Falaise

De craie blanche et de silex noir

Par vent et pluie, battue

Par gel et dégel, stressée 

Craque et s’effondre

Craie et silex

Sur l’estran, éparpillés  

Dissoute par houle et marée, la craie

Rognons de silex, enfin libérés

© Christian PORQUET

Rognons de silex

Livrés au flot et au jusant

Percutés, roulés, fracassés, modelés 

Façonnés en boule, les galets

Galets

Par les courants, vers le nord, poussés

D’Ault à la Pointe du Hourdel, sur la grève, échoués 

Pour un poulier bien mérité

 

De l’industrie du galet

 

 

Commerce du galet

Galets, richesse minérale, extraits dès le milieu du XIXème                    

Vers d’autres cieux expédiés

Des ports de St Valery et du Hourdel…

© Fonds documentaire Association Somme II   

ASSOCIATION SOMME II

SOURCES :

MINISTERE DES TRAVAUX PUBLICS Ports maritimes de France Paris, Imprimerie Nationale 1874

F.DALLERY Sur la côte d’Opale, les rivages de la Somme, autrefois-aujourd’hui-demain Paris, Editions A. et J. Picard et Cie 1955

SOCIETE D’EMULATION D’ABBEVILLE Les ports d’Abbeville à travers les âges Daniel BELLEBOUCHE 2014

FONDS DOCUMENTAIRE ASSOCIATION SOMME II

RELIER LA MANCHE A PARIS

 UNE IDEE ANCIENNE

 

La Somme est naviguée depuis l’antiquité, souvenez-vous de « la route de l’étain »…

 

Au moyen âge, exporter du vin et importer métaux et laines, la Picardie commerce alors avec les Flandres, Les Îles britanniques et Paris.

 

Au XVIIème siècle, la Somme concurrence même la Seine !!!

 

Adrien HUGUET écrit,

 

« La rivière de Somme navigable dans son cours de plus de 15 lieues pour des barques de quarante tonneaux traverse les deux villes les plus considérables de Picardie qui sont AMIENS et ABBEVILLE »

 

Adrien HUGUET rajoute,

© Archives Départementales de la Somme

«  La nature semble avoir placé les ports de ST VALERY et du 

CROTOY pour en faire le centre du plus grand commerce, on y voit 

arriver en 24hs les navires sortant des ports de la Hollande et de 

l’Angleterre. La rivière de Somme qui ne gèle, ne se déborde, ne se 

sèche jamais, donne aux marchands de Paris, la plus grande facilité 

pour recevoir les provisions du carême à jours et à heures fixes. Les 

négociants de Lyon préfère aussi cette voie pour les épiceries fines 

qu’ils tirent de la Hollande parce qu’ils évitent les retards que la rivière 

de Seine leur occasionne par les glaces, les débordements ou le défaut 

d’eau. »

L’intense activité de la Somme et la prospérité du port d’AMIENS justifient la construction d’un canal reliant la MANCHE à PARIS, une grande voie commerciale internationale au cœur des terres intérieures.

 

GLOSSAIRE :

CANAL : Cours d’eau artificiel navigable

ASSOCIATION SOMME II

CANALISER LA SOMME 

TOUT EN LONGUEUR…

 

Les années passent et passent encore… Et les intérêts commerciaux vont se faire de plus en plus pressants pour obtenir cette route d’eau entre la MANCHE et PARIS.

 

1770, le sésame

Un arrêt du Conseil d’état ordonne la construction du Canal de la Somme.

 

Le début d’une longue histoire… Celle de la construction du canal, bien sûr !!!

D’une remise en cause en moultes ralentissements, cette construction s’embourbe !!!

 

Qui va sauver le Canal de la Somme ?

Réponse : le Duc d’Angoulême, fils de Charles X. 

En 1817, il lui donnera un nouvel élan.

Plan et profil des pentes du Canal du Duc d’Angoulême

© Archives départementales de la Somme

 

 

 

Fin de l’histoire !!!

En 1835 est achevée la construction du Canal de la Somme de ST SIMON à ST VALERY, tel que l’avait ordonné le décret napoléonien du 28 avril 1810.

 

Il n’a fallu que…65 ans !!!

 

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UN BIEF D’EXCEPTION

LE CANAL MARITIME…

 

Entre ABBEVILLE et ST VALERY, 15km d’un long canal dit maritime.

 Il est dorénavant possible pour les caboteurs en escale à ST VALERY de continuer leur route maritime vers ABBEVILLE. 

 

Vous avez dit maritime ?

 

Deux raisons à cela,

 

Large de 18m et profond de 3m25, ce bief est accessible aux navires de haute mer.

Le niveau d’eau de ce bief est directement lié à celui de l’eau de mer.

 

    © Archipop

Charles-Paul VALLOIS nous explique le fonctionnement de l’écluse de St Valery :

 

«Le niveau du canal est régulé à la côte 3,70m IGN (8,50m côte marine).

Lorsque le niveau de la pleine mer est inférieur à 8,50m, l’écluse reste ouverte et le canal s’écoule (marées de mortes eaux).

Si le niveau de la pleine mer est supérieur à 8,50m, l’écluse est fermée et ne s’ouvre que lorsque le niveau de la marée descendante est revenu sous le niveau du canal (marées de vives eaux). Pendant ce temps le niveau du canal monte plus ou moins rapidement en fonction du débit de la Somme, redescend à l’ouverture de l’écluse. 

Il est régulé à la côte 3, 70m IGN »

 

 

GLOSSAIRE :

Charles Paul VALLOIS a notamment été responsable du secteur aval et maritime chargé de l’entretien, de la navigation et de la gestion hydraulique (barrages et écluses) entre Saint-Valery et Amiens, avec les 3 ports de la Baie.

BIEF : partie d’un canal de navigation comprise entre deux écluses

ÉCLUSE : Ouvrage hydraulique, formé de portes munies de vannes destinées à retenir ou lâcher de l’eau selon les besoins. L’écluse de St Valery sur Somme est composée d’un barrage inférieur, d’un sas et d’un barrage supérieur.

 

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SOURCES :

ADRIEN HUGUET « Le Port et le Commerce de St Valery à travers les Siècles », NOTRE PICARDIE, nos 56 et 57, 1er février et 1er mars 1911

HELENE IZEMBART et BERTRAND LE BOUDEC « Le Canal de la Somme », Conseil Général de la Somme, janvier 2005

SAMARA

 UN LONG FLEUVE TRANQUILLE

 

SAMARA qui es-tu donc ?

 

« Je suis un long fleuve tranquille

Ainsi m’appelaient les gaulois (samo : tranquille, ar: rivière)

Je prends ma source à Fonsomme (Aisne)… »

© WIKIMEDIA COMMONS BNF 1688

« …Petite source, je me fraie un chemin parmi les herbes et les racines. Je découvre…

 

Qu’il est doux d’entendre les bruissements de la vie

le fredon musical des insectes,

le vent dans les saules

de humer l’odeur délicieuse des herbes folles

de sentir la chaleur du soleil

de contempler les couleurs de l’arc en ciel

comme tout est beau !… »

 

 

« Encore et encore, je coule… »

 

© WIKIMEDIA COMMONS Claude Villetaneuse 1920

« …Je chante en roulant sur les cailloux qui tapissent mon lit, je m’étale, je me perds, je me retrouve, je contourne les obstacles.

 

 

De ruisseau en rivière 

l’eau s’écoule doucement

prend son temps

dans une large plaine

laisse émerger des îlots

où plus tard pousseront des légumes

et reprend son chemin

dans une vallée plus étroite… »

 

 

« Encore et encore, je coule… »

 

© WIKIMEDIA COMMONS Paule Hermans

« …Mon lit se creuse et j’avance toujours jusqu’à ce que je me heurte à une vague d’eau salée. C’est la mer. Je m’abandonne à elle en un estuaire magnifique. 

 

Une immensité de sable et d’eau

où se reflètent le ciel et la lune

un enchantement

dans lequel s’aventure le fleuve

dessinant de larges méandres

quiétude soudain submergée

par un flot de mer salée… »

 

© WIKIMEDIA COMMONS Oxoloc

Thomas DUPONT et l’Association ECRITOIRES 2022

 

 

ASSOCIATION SOMME II

CANAL DE LA SOMME

 OUVRAGE D’ART, D’UNE REMARQUABLE IMPORTANCE

 

Au XVII ème siècle, l’activité commerciale du fleuve Somme et la prospérité du port d’Amiens sont telles que, relier la Manche à Paris  par un canal, devient une évidence.

Il n’est plus concevable de laisser le fleuve n’en faire qu’à sa tête, finie la liberté…

 

Il faut le canaliser…

 

C’est le début d’une longue histoire…

Qui s’achèvera en 1835 avec l’inauguration du Canal de la Somme.

 © Collection Patrick VUE

Hier, ambitieux, les fans du Canal…

 

Aujourd’hui, le Canal de la Somme se révèle être l’ouvrage d’art majeur du département.

Sa colonne vertébrale

Une structure solide comme liquide, source d’opportunités.

 © Collection Patrick VUE

 © WIKIMEDIA COMMONS Sashi ROLLS

 © WIKIMEDIA COMMONS Marc ROUSSEL

Au fait, un ouvrage d’art, c’est quoi ?

 

Le Canal de la Somme est une construction de grande taille et de grande importance destinée à faciliter la navigation fluviale. 

La construction de tels « ouvrages » nécessite aussi bien des connaissances théoriques qu’une solide expérience d’où l’appellation « d’art ».

 

 

GLOSSAIRE :

CANAL : Cours d’eau artificiel navigable

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Association Somme II

St Valery sur Somme

https://www.bateaubaiedesomme.com

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